Conclusion

Chère lectrice, cher lecteur, vous aurez compris que nos connaissances sur la migraine restent incomplètes et que l’humanité n’est pas près d’être débarrassée de ce fléau. On pourrait d’ailleurs se demander pourquoi il n’a pas été éliminé par l’évolution darwinienne de l’espèce humaine. Peut-être a-t-elle été utile à nos ancêtres migraineux pour échapper à la sélection naturelle ? Quoi qu’il en soit, de nos jours, elle n’offre aucun avantage existentiel ; que du contraire, elle est un fardeau qui empoisonne la vie. La prendre au sérieux et la traiter au mieux vont de pair. J’espère que ce qui précède vous a convaincus, que vous soyez migraineux ou non, que la migraine est une maladie neurologique pour laquelle les connaissances scientifiques ne cessent de progresser, qu’elle est traitable, quoique non (encore) curable, tout comme la plupart des maladies, et surtout qu’elle n’est pas « une non-maladie de femmes malheureuses, sans base scientifique et pour laquelle il n’y a de toute façon rien à faire ».

Si vous en souffrez, ne vous résignez surtout pas et choisissez de consulter votre médecin plutôt que des charlatans « guérisseurs » ou des influenceurs(ses) sur internet, car il peut vous aider dès à présent par les nombreux traitements disponibles, et encore mieux dans l’avenir grâce à une série de nouvelles thérapeutiques en développement.

Si vous soignez des migraineux difficiles à traiter, n’hésitez pas à prendre l’avis d’un confrère spécialisé dans les céphalées, comme vous le feriez pour vos patients souffrant d’autres maladies neurologiques.

Qu’il ne faut jamais renoncer est illustré par la mise sur le marché récente en Belgique du premier anticorps monoclonal anti-CGRPréc et son remboursement pour les migraineux les plus atteints après près de deux ans de tractations et de mobilisation des collectifs de patients. Une fois n’est pas coutume, décideurs politiques et industriels pharmaceutiques ont trouvé un accord budgétaire en faveur d’une maladie notoirement coûteuse pour la société, mais mal financée, ce qui, soyons optimistes, ouvre des perspectives encourageantes pour d’autres traitements antimigraineux innovants à venir.

Comme mot de la fin pour les uns comme pour les autres, méditons la déclaration de Sir William Osler (1849-1919), un des pères fondateurs de la médecine moderne :

« On reconnaît un bon médecin à la manière dont il s’occupe d’un patient qui a des céphalées. »

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