Réflexions des participants sur la plus-value du séminaire
Marion Delesalle et Christophe Vandenberghe
Ce séminaire, retraçant les retours d’expérience marquants autour du REH/APL, fut un succès : la diversité des acteurs autour de la table (et la mixité homme-femme soulignée à plusieurs reprises) ont permis de riches échanges. Le cercle de parole qui a clôturé cette semaine a permis de tirer quelques enseignements.
Tout d’abord, les interventions de chacun ont été très inspirantes pour les uns et les autres, pour : se rassurer, creuser de nouvelles pistes d’interprétation, formaliser les résultats différemment, tester de nouvelles idées d’animations, coupler le REH à d’autres mesures comme l’azote piégé par les couverts, considérer les reliquats au-delà de 90 cm en sols profonds, et bien d’autres éléments ouvrant le champ des possibilités autour de ce reliquat (« On se sent moins seuls après le séminaire » ; « Ça me conforte dans ce que je veux faire des reliquats. » ; « Ça m’a ouvert les yeux sur pleins d’aspects »). La nécessité de mieux intégrer les laboratoires dans les réflexions autour du reliquat ressort nettement.
Le pessimisme ou découragement chez certains intervenants a pu être observé face aux difficultés rencontrées. Le séminaire leur a permis de mettre en avant l’intérêt et la solidité de leurs résultats et de souligner les actions entreprises, très intéressantes pour l’ensemble des participants (« Je repars regonflé » ; « Je repars avec l’idée qu’on a encore plein de choses à faire avec les données acquises »).
L’intérêt de l’approche par les usages du RDD a également été souligné, permettant aux porteurs de dispositifs autour du reliquat d’y voir plus clair, notamment dans les finalités attendues (« J’étais bloqué dans un usage, je voulais en faire un autre » ; « Je mesurais le REH sans trop me concentrer sur son usage » ; « Je retiens qu’il y a une multitude d’usages du REH et qu’il ne pas oublier la finalité qu’on veut leur donner »).
Le séminaire franco-belge a aussi mis en lumière la complexité du système administratif français. Les nombreux acronymes, lois, règles, arrêtés, etc., ont souvent perdu les participants wallons, à juste titre. Le poids politique pesant et frustrant pour les acteurs du monde agricole (tous confondus) a été souligné (« Système bien trop compliqué en France » ; « Côté belge, on n’a pas l’impression d’être isolés nous. On sent une forte frustration chez vous » ; « On se rend compte de vos difficultés avec le poids politique de vos démarches »).
Les participants se sont aussi montrés enthousiastes face à ce présent ouvrage, vu comme une belle concrétisation du séminaire et une valorisation des joies et des peines de chaque participant. Les échanges autour de RDD ne sont pas terminés, le séminaire a fait émerger de nouvelles pistes de travail pour le groupe de travail REH/RDD/APL du RMT Bouclage, notamment autour de la prise en compte de l’ammonium dans les résultats.
Enfin, tous les participants ont souligné l’utilité de s’être concentrés une semaine sur le REH pour confronter les points de vue et avancer efficacement sur toutes les thématiques qui gravitent autour de ce reliquat (« J’avais peur de me laisser déconcentrer mais non j’étais à fond concentrée » ; « Très bien une semaine pour aller à fond » ; « Le temps qu’on a pris, nous a permis d’aller au fond des choses, on n’y arrive jamais »). Ces échanges n’auraient jamais pu aboutir à cette concrétisation si une économie du temps de rencontre avait été faite. Ce séminaire et cet ouvrage auront mis plusieurs années à se construire mais, in fine, une semaine ensemble sur un même sujet est un gain de temps considérable pour obtenir ces résultats.
« Se déconnecter pour mieux se connecter » se sont vérifiés être les maîtres-mots de ce séminaire.
