Synthèse des échanges sur la thématique

Cette troisième session, portant sur le couplage entre mesures REH/APL et modélisation, a mis en évidence comment les outils comme Lixim, STICS et Syst’N® permettaient d’évaluer l’impact des pratiques agricoles sur la qualité de l’eau, d’estimer le risque de lixiviation ou encore de déterminer les dates de début drainage.

Concernant l’estimation de la date de début drainage à partir de Syst’N®, les échanges à l’issue de cette session ont souligné l’importante variabilité existante entre les dates de début drainage selon les contextes agronomiques et pédoclimatiques au sein d’une même région, soulevant l’intérêt de distinguer le RDD du REH quand la date du début drainage était finement estimée. Ces échanges ont débouché sur la pertinence de mesurer des RDD, à une date fixée à partir d’une estimation fine du début drainage, sur les petits bassins d’alimentation de captage ou auprès de collectifs d’agriculteurs suivis où le nombre et la répartition géographique des RDD à réaliser sont gérables par les préleveurs. En revanche, pour de grands territoires ou de grands collectifs d’agriculteurs, fixer une date de REH à l’avance, est plus simple à mettre en œuvre, d’autant qu’il est possible, via la modélisation, de simuler a posteriori le reliquat à la bonne date de début drainage.

Ces échanges ont aussi abouti à une limite de réaliser le RDD à la période réelle de début drainage dans le cas où ce dernier survenait tôt, en septembre-octobre. Cela pourrait en effet être à double tranchant pour l’agriculteur, dont les couverts d’interculture à cette période ne sont pas encore très développés et où les reliquats peuvent être potentiellement élevés. Or un reliquat réalisé un mois plus tard serait probablement plus faible via l’azote absorbé par le couvert qui aurait eu le temps de plus se développer.

Cette session a également soulevé un élément important à prendre en considération pour interpréter les reliquats faits sur 90 cm en sols profonds. Sous l’hypothèse d’un enracinement profond des cultures, il y aurait une surestimation des pertes calculées en ne considérant que 90 cm sur sols profonds. Si des prélèvements au-delà de 90 cm ne sont pas envisageables, la modélisation ou des extrapolations peuvent être envisagées pour considérer l’azote du sol jusqu’à la zone sous-racinaire et prendre ainsi en compte l’azote réellement absorbé par les cultures.

Les retours d’expérience autour de la valorisation des résultats issus des travaux de modélisation (indicateur de risque de lixiviation, date de prélèvement du RDD) montrent qu’il est nécessaire d’accompagner les agriculteurs dans leur appropriation et leur compréhension de ces informations (et non pas qu’ils les reçoivent par courrier ou sans explication orale, voire collective).

Licence

Symbole de Licence Creative Commons Attribution 4.0 International

Retours d’expérience autour du REH/RDD/APL Copyright © by Christophe Vandenberghe et Marion Delesalle is licensed under a Licence Creative Commons Attribution 4.0 International, except where otherwise noted.

Partagez ce livre