Introduction

En 1991, l’Europe a édicté la Directive Nitrates afin de mieux préserver les eaux des contaminations azotées d’origine agricole. Cette directive reposant principalement sur des objectifs de moyens (tels que des périodes d’interdiction d’épandage, un plafonnement de la fertilisation ‘organique’ à 170 kg N.ha^-1 …) a été transposée et régulièrement révisée dans la législation de chaque État membre.

Début des années 2000, la mesure du reliquat d’azote minéral dans le sol en automne (début de période de lixiviation) nommée REH (reliquat entrée hiver) ou RDD (reliquat début drainage) en France et APL (azote potentiellement lessivable) en Belgique a retenu l’attention de plusieurs instituts de recherche pour sa qualité d’indicateur agronomique (les systèmes de culture conditionnant le reliquat azoté en entrée d’hiver) et environnemental (le reliquat azoté conditionnant la quantité de nitrate lixivié).

Depuis une dizaine d’années, des initiatives sont prises localement par des instituts de recherche, des organismes de conseils aux agriculteurs et des producteurs d’eau pour utiliser les résultats de ces analyses afin de sensibiliser les agriculteurs aux risques liés aux pertes par lixiviation et de leur proposer un accompagnement (individuel et/ou collectif) orienté dans certains cas vers une logique d’objectifs de résultats à atteindre.

Le RMT Bouclage (Recyclage, Fertilisation, Impacts Environnementaux) ^[1] dont une de ses missions est d’animer des synergies entre ses membres et de contribuer à la diffusion des connaissances acquises, a inscrit dans son plan stratégique 2020-2024 une capitalisation et diffusion des expertises acquises sur cette thématique.

Dans ce cadre, animés par Gembloux Agro-Bio Tech (ULiège) et Agro-Transfert Ressources et Territoires (membres du RMT), ces travaux ont eu pour objet de co-rédiger cet ouvrage qui décrit des expériences marquantes sur les thématiques suivantes :

• échantillonnage de sol,
• APL/REH/RDD et observatoires de la qualité de l’eau,
• APL/REH/RDD et modélisation,
• traitement des données et interprétation,
• accompagnement des agriculteurs,
• paiement pour des services environnementaux.

Cette co-construction a été menée essentiellement lors d’un séminaire de quatre jours (du 31 mai au 3 juin 2022) organisé à Peyresq, séminaire au cours duquel plus d’une vingtaine de scientifiques, animateurs de bassin, conseillers agricoles, responsables de laboratoire d’analyses ont partagé leurs expériences, perpétuant ainsi l’esprit de Peiresc (1580-1637)^[2].

Le mot d’ordre : se déconnecter pour mieux se connecter.  Ce séminaire a ainsi permis à chacun de présenter dans cet ouvrage, son expérience de façon plus aboutie.

Ce recueil est finalisé par :

• une lecture transversale des usages du RDD/REH/APL ;
• une synthèse sur les usages et contraintes du RDD/REH/APL co-signé par tous les participants au séminaire ;
• un « cercle de parole » sur les apports du séminaire.