5 Performances cognitives : les femmes, victimes du patriarcat ? L’éducation, remède aux inégalités ?

Selon certains préjugés, les hommes et les femmes auraient des avantages ou des points faibles différents concernant certains aspects des fonctions cognitives. Vous repérez-vous facilement sur une carte ? Certains événements sont-ils gravés dans votre mémoire sous leurs moindres détails ? Pouvez-vous réaliser plusieurs tâches à la fois ?

 

Performance des fonctions cognitives

Qu’entend-on par « performance cognitive » ? La cognition « fait référence à des processus comme la mémoire, l’attention, la perception, l’action, la résolution de problèmes et la capacité d’imagerie mentale » (source : www.acticoa.com/fr/29). La performance cognitive dans cette analyse est mesurée par un test commun : une liste de 10 mots, énumérée par l’intervieweur, que le participant doit restituer par après. Plus le nombre de mots restitués est grand, plus le score de performance cognitive est élevé. Ce test de mémoire correspond à la fonction mémorielle « épisodique » (c’est-à-dire se souvenir d’instants vécus avec leur contexte), particulièrement variable avec l’âge (voy. à ce sujet le CHAPITRE 13 de cette brochure).

 

Dans l’enquête SHARE, il existe différents tests, en plus du test de mémoire : l’aisance verbale, le placement temporel et le calcul arithmétique de base, entre autres.

Des études montrent que la performance cognitive diminue avec l’âge et que, après 50 ans, les femmes enregistrent parfois de meilleures performances que les hommes et, à d’autres moments, de moins bonnes. Mais ces différences ne seraient-elles pas façonnées par nos modes de vie et par les valeurs véhiculées dans nos sociétés ? Quel rôle joue l’éducation dans les performances cognitives après 50 ans ?

Le patriarcat et ses potentiels effets indirects

Dans une étude publiée en 20171 rassemblant pas moins de quatre bases de données, dont SHARE, Éric Bonsang et ses coauteurs montrent que le degré de traditionalisme concernant la place des hommes et des femmes dans la société a un effet certain sur les performances cognitives, observables particulièrement après 50 ans. En effet, ils partent de l’hypothèse qu’une société traditionaliste ne permet pas aux femmes d’avoir accès aux mêmes opportunités que les hommes en termes d’éducation et de participation au marché du travail. Dans leur analyse, les auteurs étudient l’impact possible de la tradition sur le plan cognitif, en particulier les différences entre hommes et femmes.

Selon leurs résultats, au-delà de 50 ans, les femmes dans des sociétés plutôt traditionalistes ont en moyenne une performance cognitive plus faible que les hommes du même âge. En revanche, lorsque la société encourage hommes et femmes à s’engager dans des études d’un niveau supérieur2 et à participer au marché du travail, les femmes obtiennent des scores plus élevés.

Pour déterminer si les valeurs sociétales (passant par les traditions) influencent les capacités cognitives des femmes, le mieux est d’étendre l’analyse à un maximum de personnes et de pays. L’étude couvre ainsi 27 pays, dont la Belgique : 19 pays avec l’enquête SHARE, les États-Unis avec HRS (Health and Retirement Study), l’Angleterre avec ESLA (English Longitudinal Study on Ageing) et la Chine, le Ghana, l’Inde, le Mexique, la Russie et l’Afrique du Sud avec SAGE (Study on Global Ageing and Adult Health, Organisation mondiale de la santé). Au total, les auteurs rassemblent 226.661 entretiens sur plusieurs continents.

L’étude repose sur une cinquième base de données pour classer les 27 pays en fonction de leur adhérence à des valeurs dites traditionnelles. Il s’agit de la World Values Survey (WVS) qui contient une question sur la hiérarchie homme-femme, consistant à dire si l’on est d’accord ou pas d’accord avec l’affirmation : « Lorsque les emplois viennent à manquer, les hommes devraient y avoir accès en priorité par rapport aux femmes »3. Le GRAPHIQUE 16 croise cette adhérence à la tradition patriarcale (axe horizontal) avec l’avantage relatif des femmes au test de mémoire (axe vertical).

Ce graphique montre la diversité des pays retenus pour l’étude. Le degré de traditionalisme tel qu’exprimé dans celle-ci varie entre 5,1 % (Suède) et 58,1 % (Ghana), avec quelques pays comme la Belgique, l’Afrique du Sud ou encore l’Italie enregistrant un pourcentage proche de 40 % d’individus se disant en phase avec des valeurs traditionalistes concernant le genre.

Sur l’axe horizontal est repris l’avantage relatif des femmes au test de mémoire. Lorsque ce ratio est positif, cela implique un avantage pour les femmes, donc une meilleure performance de celles-ci par rapport aux hommes du même pays. Les pays qui enregistrent le plus grand avantage pour les femmes sont la Suède (10,5 %), les États-Unis (8,6 %) et le Danemark (8,4 %), et ceux qui enregistrent le plus grand désavantage sont le Ghana (- 7,1 %) et l’Inde (- 6,3 %).

La relation entre l’avantage relatif des femmes concernant le test cognitif et le degré de traditionalisme de la société se dessine : par exemple, la Suède et le Danemark sont tous deux des pays peu traditionalistes et enregistrent un avantage relatif important des femmes au test cognitif. À l’inverse, le Ghana et l’Inde se retrouvent avec des scores au test cognitif favorables aux hommes, liés à un degré de traditionalisme élevé.

Le GRAPHIQUE 16 illustre donc cette relation négative. Les pays les moins traditionnalistes concernant la place des hommes et des femmes dans la société sont associés à de meilleures performances relatives des femmes après 50 ans sur le plan cognitif. La Belgique se situe dans la moyenne de l’ensemble de ces pays, avec un degré de traditionalisme de 36 % et un avantage relatif des femmes de 3,7 %. Les pays les plus similaires à la Belgique sont la Tchéquie et l’Autriche.

Graphique 16 : avantage relatif des femmes au test de mémoire et valeur traditionaliste
Source : Adaptation du Graphique 1, É. BONSANG et al. (2017). SHARE (2004-2013), HRS (2010), ELSA (2009) et SAGE (2007-2010), 50-93 ans.

Avec ces résultats, les auteurs discutent de l’impact du traditionalisme sur les performances cognitives au travers du niveau d’éducation et de la participation au marché du travail. Ils identifient en effet l’éducation et l’activité professionnelle comme des facteurs bénéfiques pour les performances cognitives.

Or ces deux éléments ne sont pas disponibles aux hommes et aux femmes de la même façon dans tous les pays du monde. Vraisemblablement, une société favorisant des rôles traditionnels par genre tend à limiter implicitement les opportunités des femmes dans l’éducation, et plus tard sur le marché du travail.

Une société moins traditionaliste verra donc plus de femmes faire des études, y compris dans l’enseignement supérieur, et par conséquent participer plus activement au marché du travail, à briser davantage de plafonds de verre.

Ce type de société permet sans doute à chacun, et particulièrement aux femmes, de gagner en confiance et estime de soi pour saisir les opportunités qui se présentent.

Outre les valeurs véhiculées dans la société, d’autres éléments ne pourraient-ils pas influencer les différences observées entre, par exemple, nos pays occidentaux et les pays en voie de développement ?

Les variations de niveau de développement pourraient également entrer en ligne de compte pour expliquer ces différences de performances cognitives.

Bien entendu, il s’agit d’un élément que les auteurs ont investigué avant de rendre leurs conclusions. Leurs résultats restent inchangés en contrôlant pour le niveau de Produit intérieur brut (PIB) par habitant, ce qui suggère que, selon les auteurs, les différences de performances cognitives entre hommes et femmes après 50 ans ne sont pas dues au niveau de développement économique, mais plutôt aux différences de rôles attribués aux genres.

 

Produit intérieur brut (PIB)

« Le produit intérieur brut d’un pays ou d’une région est la valeur marchande de tous les biens et services qui sont produits en un an. Il sert souvent d’indicateur du niveau de vie d’un pays ou d’une région » (source : www.belgium.be). Il s’agit d’un indicateur devenu l’une des bases des comparaisons internationales, par sa simplicité de calcul. Il fait néanmoins de plus en plus l’objet de critiques dans l’objectif qu’on lui donne de représenter le niveau de vie d’une population donnée, car il ne dit rien sur la qualité de vie.

 

L’éducation et les inégalités cognitives après 50 ans

Au-delà du degré de traditionalisme et de son impact sur l’évolution cognitive, l’éducation, et particulièrement l’éducation reçue dans les 25 premières années de vie et le niveau d’éducation des parents, sont au centre d’une étude parue en 20184 sur le sujet qui tente d’expliquer les inégalités en termes de performances cognitives.

À l’instar de la première étude, ses auteurs utilisent un nombre important de données, en regroupant sept enquêtes. Outre SHARE, HRS, ELSA et SAGE, Javier Olivera et ses coauteurs combinent également les données de TILDA (Irlande), LASI (Inde) et MHAS (Mexique)5. Selon les auteurs, la représentativité de leur étude correspond à 60 % de la population mondiale des plus de 50 ans.

Partant des mêmes observations de déclin de la performance cognitive avec l’âge, ils tentent de prouver que les inégalités qu’on observe dans l’accès à l’éducation participent aux inégalités en termes de performance cognitive observées après 50 ans.

Bien que l’on puisse déterminer le plus haut diplôme obtenu par les répondants aux différentes enquêtes, les auteurs ont utilisés une huitième base de données consacrée à l’éducation, qui a l’avantage de couvrir l’ensemble des pays étudiés et remonte jusqu’aux années 19506. Avec celle-ci, les auteurs déterminent le nombre moyen d’années d’éducation des personnes âgées entre 50 et 79 ans, comptabilisé lorsque celles-ci étaient âgées entre 25 et 29 ans. Ils peuvent ainsi relier un indice d’inégalité du niveau d’éducation pour déterminer son impact sur les performances cognitives des différentes générations.

 

Inégalité

Qu’est-ce qu’une inégalité dans ce contexte ? A. Bihr et R. Pfefferkorn (2008) en donnent un exemple dans leur livre « Le système des inégalités »7 : « une inégalité sociale est le résultat d’une distribution inégale, au sens mathématique de l’expression, entre les membres d’une société, des ressources de cette dernière, distribution inégale due aux structures mêmes de cette société […] ». Si les fonctions cognitives sont une richesse accumulée par l’éducation notamment, l’inégalité des fonctions cognitives implique que la distribution de cette dernière est inégale, et que certains groupes de la population en sont privés d’une façon ou d’une autre.

 

Deux résultats de l’étude sont à épingler. D’une part, les auteurs montrent que les groupes d’âge qui enregistrent une meilleure performance cognitive moyenne sont dans le même temps moins inégalitaires que les autres concernant ces performances cognitives. Ce qui conduit au deuxième résultat : plus un groupe d’âge a eu une distribution égalitaire du niveau d’éducation, plus la distribution des performances cognitives après 50 ans le sera également. L’association de ces deux résultats semble cohérente : si un haut niveau d’éducation joue un rôle important dans le maintien des fonctions cognitives après 50 ans, il semble normal que plus le niveau d’éducation d’une société est élevé, plus grande sera la proportion de personnes qui conservent de bonnes performances cognitives.

Les auteurs expliquent également que les inégalités en termes d’opportunités d’éducation sont en partie façonnées par le niveau d’éducation des parents et varient selon le sexe. De ce fait, la plus grande inégalité observée chez les femmes serait expliquée en partie par le niveau d’éducation, en moyenne plus faible que celui des hommes. Cet effet serait néanmoins surévalué, bien que dans une moindre mesure, par le biais résultant de l’espérance de vie plus élevée chez les femmes.

Ces deux études mises en parallèle renforcent l’idée que des efforts restent toujours à faire, aussi bien pour effacer certains préjugés que pour garantir l’accès à l’éducation. Les fonctions cognitives sont en effet d’une importance capitale pour vieillir en meilleure santé, pour garder une autonomie physique et mentale le plus longtemps possible, et enfin pour vivre en phase avec son environnement social.

Ces deux études partent de questions de recherche différentes mais convergent en quelque sorte dans leurs résultats. Centrées toutes deux sur le niveau des performances cognitives des personnes de plus de 50 ans, la première opte pour une approche culturelle tandis que l’autre fait un lien plus direct avec le niveau d’éducation. Elles pointent néanmoins vers une observation commune : les femmes n’ont pas eu accès aux mêmes opportunités que les hommes, que ce soit au niveau des études ou au niveau du type d’emploi.

 

Ce thème vous intéresse ? Nous vous proposons quelques statistiques complémentaires pour continuer la lecture.

Ces statistiques sont tirées de la vague 6 de SHARE, dont les données ont été collectées en 2014-2015.

 

Les deux études reprises ci-dessus montrent toutes deux que l’éducation est un élément essentiel dans le développement et le maintien des fonctions cognitives. Le GRAPHIQUE 17 montre que dans la plupart des pays de SHARE, autrement dit les personnes âgées de 50 ans et plus, les femmes ont un désavantage conséquent et systématique en termes de diplôme.

Graphique 17 : plus haut diplôme obtenu, ratio femmes‑hommes
Source : SHARE (2014-2015).

Pour commencer, la proportion des femmes disposant au maximum d’un diplôme de l’éducation primaire est supérieure à celle des hommes, sauf en Israël et en Suède. Les pays où ce déséquilibre est le plus marqué sont la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche, pour lesquels le rapport se situe aux alentours de 3, c’est-à-dire proportionnellement trois fois plus de femmes que d’hommes ont tout au plus un diplôme du niveau primaire.

Ainsi, derrière ce ratio, nous trouvons dans cette catégorie 22 % des femmes contre seulement 7 % des hommes en Suisse, ou encore 32 % des femmes contre 12 % des hommes en Autriche. En Belgique, ce désavantage pour les femmes se confirme mais est nettement inférieur et se rapproche plutôt d’une égalité.

Ce déséquilibre continue pour le diplôme de l’enseignement supérieur, pour lequel cinq pays se situent dans le peloton de queue avec une proportion des femmes à environ 2/3 de celle des hommes : Grèce, Luxembourg, Allemagne, Portugal et Suisse.

L’observation des différents auteurs que les femmes ont en moyenne un diplôme inférieur aux hommes, que ce soit dû à la culture ou non, est donc également visible dans les données de SHARE en Europe.

Sur le GRAPHIQUE 18 reprenant la moyenne des scores obtenus pour le test de la mémoire, deux autres tendances sont à noter. Verticalement, plus le diplôme est élevé, plus le score moyen sera lui-même élevé.

Quel que soit l’âge en effet, les individus ayant un diplôme du supérieur restituent en moyenne au moins un mot de plus par rapport à ceux ayant un diplôme de l’enseignement primaire. Horizontalement, plus l’individu sera âgé, moins celui-ci retiendra de mots en moyenne.

Une troisième tendance vient s’ajouter dans la dynamique âge-éducation-mémoire, indirectement visible sur ce graphique : si l’on compare les 80 ans et plus avec les 50-59 ans, on remarque que plus le diplôme est élevé, moins la perte du score est élevée : il y a bien une baisse systématique du score avec l’âge, mais celle-ci est de 35 % pour les individus ayant un diplôme du primaire, 32 % pour le secondaire et 28 % pour le supérieur, entre la dernière et la première classe d’âge.

Si à première vue ces différences ne semblent pas importantes, il apparaît de ces observations que le déclin des fonctions cognitives avec l’âge est plus prononcé pour les moins diplômés. Ces différences peuvent avoir des conséquences notamment au niveau du degré de dépendance, dont le risque augmente lorsque les performances cognitives deviennent faibles.

Graphique 18 : test de mémoire, âge et  dernier diplôme obtenu
Source : Adaptation du Tableau 2, T. GARCÍA-MUÑOZ et al. (2018). SHARE (2010-2011), 50 ans et +.

 

 

Ce qu’il faut retenir

Ces deux études se sont intéressées différemment aux inégalités observées au niveau des performances cognitives, la première spécifiquement entre hommes et femmes et la deuxième entre tous les individus. Au-delà de l’Europe occidentale, les auteurs ont étendu leur analyse à une dizaine d’autres pays avec des profils très variés.

Les deux études constatent une influence certaine de l’éducation sur les performances cognitives après 50 ans. Pour les auteurs de la première étude, cette différence est induite, du moins en partie, par les attitudes culturelles relatives au genre et à la place communément attribuée aux hommes et aux femmes dans la société. Ça serait donc dû au manque d’opportunités offertes aux femmes sur le marché du travail, et avant ça dans l’éducation, que l’on peut observer dans certains pays un désavantage net des femmes dans leurs capacités cognitives.

Pour les auteurs de la seconde étude, les inégalités en termes de performances cognitives dans la population sont dues en partie à des inégalités en termes d’opportunités offertes à chacun pour suivre des études. Ces inégalités d’opportunité liées à l’éducation seraient expliquées par deux éléments principaux : l’éducation des parents, d’une part, et le genre, d’autre part.

 

 

 

L’apport de SHARE pour ce sujet

  • Caractère international : outre plusieurs vagues de SHARE, les auteurs combinent les données de quatre à huit études supplémentaires, pour former une base de données qui s’étend au-delà des frontières européennes. Cela montre les possibilités de recherche offertes par SHARE étant donné sa comparabilité aux autres enquêtes du même type dans le monde.

  • Les deux études s’intéressent en premier lieu aux tests des fonctions cognitives qui font partie de l’enquête SHARE. Parmi ceux-ci, ils retiennent principalement le test de mémoire consistant à entendre une série de dix mots à restituer. Pour expliquer les performances à ce test cognitif, ils utilisent l’éducation, la culture et également des informations sur les parents des répondants.

  • Les auteurs des deux études plaident en faveur d’une réflexion approfondie sur les moyens de réduire les écarts entre hommes et femmes, notamment l’écart concernant l’éducation. La solution passe sans nul doute par rendre son accès universel.

 

1 É. Bonsang, V. Skirbekk et U. M. Staudinger, « As You Sow, So Shall You Reap: Gender-Role Attitudes and Late-Life Cognition », Psychological Science, 2017, 28 (9).

2 Viser un diplôme de l’enseignement supérieur au lieu du diplôme du secondaire comme dernier diplôme atteint, par exemple.

3 Traduit de l’anglais : « When jobs are scarce, men should have more right to a job than women ».

4 J. Olivera, Fr. Andreoli, A. K. Leist et L. Chauvel, « Inequality in old age cognition across the world », Economics and Human Biology, 2018, 29, pp. 179-188.

5 Ces trois pays sont déjà présents dans l’étude de E. Bonsang et al. (2017), mais inclus dans des bases de données différentes, pour une année différente.

6 Base de données Barro-Lee sur le niveau d’éducation atteint dans 146 pays entre 1950 et 2010. Source : R. J. Barro et J. W. Lee, « A New Data Set of Educational Attainment in the World, 1950-2010 », Journal of Development Economics, 2013, vol. 104, pp. 184-198.

7 A. Bihr et R. Pfefferkorn, Le système des inégalités, coll. « Repères Sociologie », Paris, La Découverte, 2008.

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