section 2 : la pompe cardiaque

Section 2 La pompe cardiaque.

Aperçu général

Le cœur est logé dans le médiastin inférieur moyen, un peu plus gros qu’un poing fermé il est de forme conique ou ovoïde. Il pèse environ entre 250 et 350 g. L’axe central du coeur pointe vers le bas en direction de la hanche gauche.

Le cœur (figure 6-11) est un muscle creux composé de 3 feuillets histologiques :

  • L’épicarde, revêtement mésothélial externe, tapisse la surface externe et sera étudié en détail avec la cavité péricardique. Il favorise les mouvements du cœur par rapport à ses enveloppes lors des variation du volume cardiaque : remplissage en phase de relaxation (diastole) et vidange en phase de contraction (systole).
  • Le myocarde, portion intermédiaire, est un muscle strié non squelettique issus de la fusion de cellules musculaires (cfr chapitre 5) qui dessinent un syncitium en bandes. Ces bandes fixées au squelette fibreux réalisent un maillage permettant une vidange optimale de la cavité interne lors de la contraction du muscle.
  • L’endocarde tapisse les cavités internes du cœur et correspond au revêtement interne du réseau vasculaire (endothélium) en contact avec le sang circulant. Une de ses propriétés essentielles est d’empêcher le déclenchement des processus en cascade, cellulaires et enzymatiques, qui aboutissent à l’hémostase (agrégation plaquettaire et coagulation).

Le cœur se localise au niveau thoracique ou il occupe la portion moyenne du médiastin inférieur. Il se trouve au sein du sac péricardique, de forme pyramidale, dont la base correspond au centre tendineux du diaphragme.

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Figure 6-11

Composition histologique du cœur – Localisation

A : Coupe transversale du thorax au niveau du médiastin inférieur ( =1 ) délimité par les pointillés noirs

B : coupe Sagittale (Médiane) du thorax, le cœur occupe la portion moyenne ( = 2 ) du médiastin inférieur et repose sur le centre tendineux du diaphragme.

C : agrandissement de la portion de la coupe sagittale passant par le cœur et ses enveloppes : le cœur composé du myocarde ( = 6) tapissé intérieurement de l’endocarde ( = 5) et extérieurement d’épicarde ou péricarde viscéral ( = 7) est logé au sein du sac péricardique formé du péricarde fibreux ( =4) tapissé de péricarde pariétal ( 3). Entre les péricardes pariétal et viscéral se trouve la cavité péricardique vraie ( = 8) qui entoure le cœur.

D : vue oblique antérieure gauche du thorax montrant les projections du cœur sur la paroi thoracique antérieure. Le bord droit du cœur se projette sur le bord droit du sternum du 3éme au 6ème espace intercostal ( = 9) alors que l’apex cardiaque se projette au niveau de la ligne médioclaviculaire gauche dans le sixième espace intercostal ( = 10), l’axe du cœur (flèche orange) pointe vers la hanche gauche.

Fonctionnellement le cœur se divise en parties droite et gauche séparées par un septum, les cœurs droit et gauche comportent tout deux un étage de réception du sang (étage auriculaire) et un étage d’éjection du sang (étage ventriculaire). (figure 6-12)

Les vaisseaux afférents au cœur ( = veines « Vont au cœur ») connectés aux compartiments auriculaires comportent

  • Les veines caves inférieure et supérieure (VCI et VCS, cœur droit)
  • Les 4 veines pulmonaires 2 supérieures et 2 inférieures (cœur gauche)

Les vaisseaux efférents au cœur ( = artères « pArtent du cœur ») sont connectés aux compartiments ventriculaires au travers d’une valve unidirectionnelle ouverte lorsque la pression ventriculaire dépasse celle du vaisseaux efférent. On observe ainsi

  • à gauche la valve aortique donnant accès à l’aorte
  • à droite la valve pulmonaire donnant accès à l’artère pulmonaire

Les étages auriculaires et ventriculaires communiquent au travers d’une valve unidirectionnelle ouverte lorsque la pression auriculaire dépasse celle de l’étage ventriculaire. On observe ainsi

  • Une valve formée de trois cuspides à droite : la valve tricuspide
  • Une valve formée de deux cuspides à gauche : la valve mitrale

L’ancienne terminologie française parle de valvules composées de plusieurs valves ou cuspides. L’usage courant actuel influencé par la terminologie anglaise (a valve is made of different cusps) dénomme l’ensemble de la structure valvulaire par le terme de valve composée de plusieures cuspides.

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Figure 6-12

Composition anatomique schématique du cœur

A : vue simplifiée de la circulation en « 8 » montrant les 4 cavités et les deux étages cardiaques :

auriculaire composé des deux oreillettes D (= 1) et G (= 2) recevant à droite les veines caves supérieure ( = 5) et inférieure ( = 6) et à gauche les veines pulmonaires supérieures et inférieures droites ( = 7) et gauche ( =8)

ventriculaire composé des ventricules droit ( = 3) et gauche ( = 4) se déversant respectivement dans l’artère pulmonaire ( = 11 avec la valve pulmonaire = 11’ sur B)) et l’aorte ( = 12 avec la valve aortique = 12’ sur B)

9 = valve tricuspide et 10 = Valve mitrale

B : vue de face d’un cœur non simplifié, les couleurs désignent les 4 cavités comme sur A, les valves sont vues par transparence.

Lors de sa contraction (figure 6-13), le coeur divisé en parties droite et gauche assure un flux unidirectionnel grâce aux valves séparant les étages auriculaires et ventriculaires et contrôlant la sortie (éjection).

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Figure 6-13

Fonctionnement valvulaire

La différence de pression de part et d’autre de la valve conditionne son ouverture et le sens du flux sanguin.

A : au niveau cardiaque (ici cœur droit) une pression auriculaire supérieure à celle du ventricule (arrivée du flux de retour puis contraction auriculaire), ouvre la tricuspide ( = 1) permettant le remplissage ventriculaire. Lorsque le ventricule se contracte, la pression dépasse celle de l’oreillette (la tricuspide se ferme) puis finit par dépasser la pression de l’artère pulmonaire. La valve pulmonaire ( =2) s’ouvre permettant l’éjection du sang.

B : le principe est le même au niveau des conduits veineux valvulés. Ici c’est la pression externe au vaisseau dont la paroi est souple qui en collabant le vaisseau permet par augmentation de pression l’ouverture de la valve veineuse et la progression du sang unidirectionelle. 

Ce débit pulsatile (cycles de contraction / relâchement ou systole / diastole) (figure 6-14) est synchrone entre les parties droite et gauche. Le circuit de sortie gauche retourne au cœur droit et le circuit de sortie droit retourne au cœur gauche (circulation en « 8 »), les débits droit et gauche sont donc, en moyenne, identiques mais traversent des réseaux vasculaires dont la résistance est différente :

  • Résistance faible du circuit droit entraînant un travail de pompe réduit : faible épaisseur du myocarde droit
  • Résistance élevée du circuit gauche entraînant un travail de pompe accru : épaisseur importante du myocarde gauche

La contraction cardiaque est asynchrone entre les étages auriculaires et ventriculaires. La contraction débute à l’étage auriculaire (systole auriculaire) et démarre plus tard à la pointe ventriculaire (systole ventriculaire) lorsque l’étage auriculaire entre en relaxation (diastole auriculaire). Cet asynchronisme des contractions qui assure des cycles efficaces successifs de remplissage et vidange des deux étages cardiaques, est régi par le contrôle de la propagation de l’influx de contraction rendu possible par

  • L’isolation électrique des étages auriculaire / ventriculaire
  • La présence d’un tissu de conduction électrique intracardiaque issu de l’évolution de certaines cellules myocardiques relié à des zones douées d’un automatisme électrique ou « pace maker »

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Figure 6-14

Le cycle de la contraction cardiaque (cœur droit)

Représentation schématique sur base d’une section verticale du cœur droit (1 = VCS, 2 = VCI, 3 = tricuspide, 4 = valve pulmonaire et artère pulmonaire)

A : fin de diastole, remplissage du VD. B : contraction auriculaire droite (systole auriculaire) permettant de terminer le remplissage ventriculaire, C : contraction ventriculaire développant une pression supérieure à l’oreillette et inférieure à l’étage artériel (systole ventriculaire isométrique, valves tricuspide et pulmonaire fermées), D : la pression ventriculaire dépasse celle de l’artère pulmonaire, éjection du sang (systole ventriculaire isotonique), E : relaxation ventriculaire (diastole ventriculaire), la pression chute dans le ventricule, inférieure à celle du réseau artériel mais encore supérieure à celle de l’oreillette ( relaxation isométrique : valves pulmonaire et tricuspide fermées)

Morphologie externe.

La séparation du cœur entre ses étages auriculaire et ventriculaire et les quatre cavités constitutives est extérieurement visible sous forme de sillons

  • inter auriculaires et interventriculaires antérieurs et postérieurs
  • auriculo-ventriculaires antérieur et postérieur

Les volumes de ces cavités peuvent être assimilés à des volumes géométriques simples : cubes, pyramide, cône et cylindres. (figure 6-15)

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Figure 6-15

Morphologie cardiaque externe

Différentes vues du cœur montrant

: les sillons auriculo ventriculaires (antérieur en rouge, postérieur en jaune) interventriculaire (antérieur en orange, postérieur en vert) et interauriculaire (en bleu)

B : vue par transparence des orifices valvulaires

C : section transaxiale montrant le ventricule G circulaire et le ventricule D aplati

D : assimilation des cavités cardiaques à des volumes géométriques simples : VD en pyramide, VG en cône, oreillettes en cube.

Morphologie interne.

Cette morphologie est bien apparente sur une section des cavités cardiaques (figure 6-16). La couche externe est constituée du feuillet péricardique viscéral ou épicarde accolé à la couche moyenne ou myocarde. Le myocarde couche fonctionnelle, présente une épaisseur en relation avec le travail mécanique effectué par la contraction de la cavité :

  • Parois fines au niveau de l’étage auriculaire
  • Parois plus épaisses au niveau ventriculaire, tout particulièrement à gauche.

Les faisceaux de fibres musculaires dessinent un enchevêtrement visible dans la lumière des ventricules : les colonnes charnues, alors que la paroi des oreillettes (excepté au niveau des appendices que sont les auricules) est lisse. Certaines colonnes forment des piliers auxquels s’attachent les cordage des valves. Ces faisceaux s’organisent de façon complexe en plusieurs couches prenant une disposition spiralée. Ainsi la contraction du ventricule (mouvement de torsion et de réduction de rayon) réalise une diminution du volume de la cavité supérieure à celle que donnerait une simple constriction radiaire. La paroi séparant les deux ventricules est le septum.

Les parois des différentes cavités présentent des orifices (ostium) correspondant aux connexions avec les vaisseaux afférents et efférents :

  • Ostium caves supérieur et inférieur (Oreillette droite)
  • Ostium des 4 veines pulmonaires (Oreillette gauche)
  • Ostium du réseau veineux cardiaque ou sinus coronaire (Oreillette droite) (voir réseau coronaire veineux)
  • Orifices pulmonaire et aortique (ventricule droit et gauche)

La paroi interauriculaire présente un vestige de la communication interauriculaire fœtale (foramen ovale) sous forme d’une dépression, la fosse ovale (voir circulation fœtale / nouveau-né).

L’ensemble des cavités, du système valvulaire et des cordages est tapissé de l’endocarde qui est une prolongation intracardiaque du revêtement interne des vaisseaux (endothélium) qui prévient la coagulation sanguine au sein des cavités vasculaires.

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Figure 6-16

Morphologie cardiaque interne, cœur droit

A : vue des cavités droites, 1 = oreillette, 2 = auricule, 3 = cuspide pulmonaire, 4 = cordage, 5 = pilier, 6 = cuspide septale de la Tricuspide, 7 = ostium du sinus coronaire, 8 = foramen ovale.

B : identification des structures externes : 9 = veines pulmonaires droites, 10 = section de l’artère coronaire droite dans la portion antérieure du sillon auriculo-ventriculaire, 11 = artère pulmonaire droite, 12 = tronc brachio-céphalique artériel, 13 = artère sous clavière gauche, 14 = carotide commune gauche, 15 = artère pulmonaire gauche, 16 = veines pulmonaires gauches, 17 = centre tendineux du diaphragme

C : le sac péricardique, 19 = péricarde fibreux, 20 = péricarde pariétal, 21 = cavité péricardique, 22 = péricarde viscéral ou épicarde

Valves cardiaque

Ces valves sont mues par les différentiels de pression de part et d’autre de leur surface.

Les étages auriculaires et ventriculaires communiquent au travers de systèmes de « clapets » unidirectionnels ou valve auriculo-ventriculaire (figure 6-17) formées de

  • 3 éléments ou cuspides à droite = tricuspide : la valve Tricuspide
  • 2 éléments ou cuspides à gauche = bicuspide : la valve Mitrale (en forme de mitre)

Chaque cuspide est formée d’un tissu relativement souple fixé sur son pourtour externe à la paroi du ventricule et de l’oreillette, et libre sur son pourtour interne. La zone d’insertion des différentes cuspides est l’annulus valvulaire, plus fibreux. Le bord libre de la cuspide est fixé à la profondeur du ventricule par l’intermédiaire de cordages tendineux qui s’amarrent sur des excroissances musculaires (colonnes) de la paroi ventriculaire que sont les piliers. Ce système permet lors de la contraction ventriculaire d’éviter que le bord libre de la cuspide ne se retourne dans l’oreillette, assurant une bonne coaptation des bords libres des cuspides lors de la systole ventriculaire permettant l’étanchéité de la fermeture auriculo ventriculaire.

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Figure 6-17

Valves auriculo-ventriculaires

A : valve tricuspide vue du fond du ventricule droit, ouverte (coupe verticale en cartouche) 1 = annulus, 2 = cuspide, 3 = cordage, 4 = pilier.

B : idem en position fermée

C et D vues des deux valves auriculo ventriculaires ouvertes (C) et fermées (D), orifice tricuspidien = 5 et mitral = 6.

L’étage ventriculaire communique avec l’artère pulmonaire et l’aorte au travers des valves pulmonaire et aortique, tricuspides, dépourvues de cordage et unidirectionnelles (sens : ventricule > artère efférente). Au niveau de chaque valve, les trois cuspides épousent la forme d’un petit nid d’hirondelle avec une concavité ouverte vers la lumière de l’aorte ou de l’artère pulmonaire et une convexité dirigée vers la face ventriculaire. La première partie du vaisseau efférent (aorte, artère pulmonaire) est composée de 3 zones plus larges, les sinus de valsalva, dont le fond est constitué par la cuspide valvulaire. Lors de l’éjection ventriculaire, les cuspides s’écartent de l’axe du vaisseau (artère pulmonaire ou aorte) tandisque lors de la relaxation ventriculaire, les 3 cuspides se coaptent et ferment l’orifice ventriculo-artériel. Au niveau de 2 des 3 sinus de valsalva aortiques se trouvent les ostium des artères coronaires (voir irrigation cardiaque) (figure 6-18).

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Figure 6-18

Valves ventriculo-artérielles

Les flèches oranges indiquent l’orientation antérieure.

A : isolation des segments initiaux de l’artère pulmonaire et de l’aorte. Les traits rouges indiquent les sections transversales puis longitudinales des conduits artériels.

B : ouverture des conduits artériels montrant les cuspides en nid d’hirondelle ( = 2) (la flèche rouge indique le sinus de valsalva) au niveau de l’aorte reconnaissable par les ostiums coronaires ( = 1) et de l’artère pulmonaire ( = 3)

C : vue supérieure des deux conduits avant leur ouverture longitudinale, les cercles jaunes matérialisent les 3 sinus de valsalva au niveau aortique.

D (diastole) et E (systole) : coupe verticale du bulbe aortique passant par l’émergence d’une des deux coronaires. Les flèches vertes indiquent les mouvements respectivement des parois ventriculaires (contraction et éjection) et aortiques (distension systolique et retour diastolique par élasticité). En rouge le flux sanguin, en 4, délimité par des pointillés rouges, le sinus de valsalva.

Les annuli des valves auriculo ventriculaires sont situés dans un plan perpendiculaire à celui des valves ventriculo-artérielles. La disposition relative des cavités cardiaques et des plans valvulaires oriente les flux sanguins au sein du cœur qui explique les zones d’auscultation du fonctionnement de ces valves. (figure 6-19)

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Figure 6-19

Les flux intracardiaques

: plans perpendiculaires des orifices auriculo-ventriculaires et ventriculo-artériels

B : sens des flux auriculo-ventriculaires

C : sens des flux ventriculo-artériels

D : angulation entre ces flux, 1 = à droite, 90° et 2 = à gauche, 180°

E : projection des orifices valvulaires (ellipses) et des zones d’auscultation (flèches) sur la paroi thoracique antérieure : 3 = V. aortique, 4 = V. pulmonaire, 5 = V. mitrale et 6 = V. tricuspide.

Squelette fibreux

L’annulus de chaque valve est constitué d’un tissu fibreux peu extensible. Ces annulus sont réunis par du tissus fibreux complémentaire (trigones fibreux) et composent le squelette fibreux du cœur (figure 6-20). Ce squelette remplit 3 fonctions principales :

  • Supporter les orifices valvulaires lors des variations de volume cardiaque et de pression au cours du cycle de contraction cardiaque.
  • Assurer une isolation électrique entre les étages auriculaires et ventriculaires (voir le paragraphe suivant).
  • Permettre l’amarrage des faisceaux musculaires tissant la paroi myocardique.

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Figure 6-20

Le squelette fibreux

: Amarrage des bandes de syncitium myocardique

B : Support des orifices valvulaires lors des mouvements cardiaques

C : Isolation électrique des étages auriculaires et ventriculaires : en haut la contraction auriculaire ne se propage pas à l’étage ventriculaire au travers du squelette fibreux, en bas la contraction initée par le réseau de purkinje à la pointe des ventricules débute de façon différée lorsque les oreillettes sont en diastole.

Système de conduction

Le cœur se contracte spontanément grâce à la présence de centres de stimulation ou « nœuds » au sein du myocarde (figure 6-21). Ces centres sont constitués de cellules myocardiques modifiées ayant perdu leurs propriétés contractiles et douées de dépolarisation spontanée. Ces centres sont reliés entre eux par des cellules myocardiques non contractiles qui se dépolarisent plus lentement que les cellules myocardiques. On décrit ainsi

  • Le nœud sinusal qui impose son rythme (près de l’ostium de la VCS)
  • Le nœud auriculo ventriculaire (AV) (paroi interventriculaire, base de l’oreillette D)
  • 3 voies de conduction préférentielle sur le plan électrophysiologique entre ces nœuds au sein de la paroi de l’oreillettre D (faisceaux de Wenckebach, de Thorel et de Bachmann)
  • Le faisceau de His qui prolonge le nœud AV dans le septum
  • Les branches D et G du faisceau de His aboutissant à la pointe des deux ventricules et s’épanouissent en réseau de Purkinje

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Figure 6-21

Système de conduction

A : vue du système de conduction intracardiaque au niveau des cavités droites

B : 1 = nœud sinusal, 2 = nœud auriculo-ventriculaire, = faisceau de His et ses branches droite ( = 4) et gauche ( = 4) se prolongeant en réseau de purkinje ( = 6)

La contraction est initiée par la dépolarisation du nœud sinusal et se répand de proche en proche aux deux oreillettes sans atteindre les myocytes ventriculaires grâce à l’isolation électrique du squelette fibreux. Les oreillettes se vidangent aisément dans des ventricules en diastole. L’influx conduit par le système de conduction interne arrive ainsi à la pointe du ventricule alors que la contraction auriculaire est terminée. La systole ventriculaire débute par la mise en tension des piliers et cordages lorsque l’oreillette entre en diastole. La fermeture des valvules auriculo-ventriculaires est ainsi facilitée.

La contraction des parties cardiaques droite et gauche est donc synchrone mais les contractions des étages auriculaire et ventriculaire sont asynchrones, successives, favorisant le débit pulsatile.

Ce contrôle intracardiaque assuré spontanément par le tissu cardiaque est modulé par les systèmes nerveux autonomes, ortho- et parasympathique.

Vascularisation cardiaque

La contraction du cœur est continue. Cet exercice ininterrompu pour un muscle qui ne représente qu’un 200ème de la masse corporelle de l’organisme utilise un 20ème du débit cardiaque pour lui fournir l’oxygène et les substrats nécessaires à son fonctionnement. Les 2 artères assurant cette irrigation sont issues de deux des trois sinus de valsalva aortiques. Elles courent ensuite dans le sillon auriculo-ventriculaire en donnant des branches qui se répartissent sous l’épicarde avant de se ramifier dans la profondeur du muscle. Ces deux artères dessinent une couronne d’où leur nom d’artères coronaires l’une droite, l’autre gauche.

Le retour veineux suit majoritairement un chemin parallèle mais en sens inverse pour arriver dans une large veine dans le sillon auriculo-ventriculaire postérieur droit, le sinus coronaire, qui s’abouche dans l’oreillette droite. D’autres veines rejoignent directement l’oreillette droite et certains vaisseaux proches de l’endocarde se drainent directement dans les cavités cardiaques. La vascularisation coronaire est essentiellement de type terminal (voir plus loin). (figure 6-22)

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Figure 6-22

Vascularisation du myocarde

A : réseau artériel coronaire partant du bulbe aortique ( = 1) : coronaire droite (2) et gauche (3) et certaines de leurs branches : 4 = artère interventriculaire antérieure (IVA), 5 = artère circonflexe, 6 = artère marginale gauche, 7 = artère interventriculaire postérieure (IVP) et 8 = artère marginale droite

B : drainage veineux aboutissant à l’oreillette droite (= 9) soit via le sinus coronaire ( = 12) et la grande veine cardiaque ( = 10), la petite veine cardiaque ( = 11) ou la veine moyenne (= 14) , soit directement via les veines cardiaques antérieures ( = 13).

Péricarde

Le cœur est entouré de la cavité péricardique. Le sac péricardique est composé d’une enveloppe fibreuse correspondant caudalement à la portion fibreuse centrale du diaphragme. Ce péricarde fibreux peu extensible est tapissé du péricarde pariétal, portion pariétale de l’enveloppe péricardique qui se réfléchit en péricarde viscéral ou épicarde, sur le muscle cardiaque. Le sac est fixé en avant au sternum et en arrière aux structures du médiastin postérieur par des ligaments. A l’état normal la cavité péricardique (espace situé entre péricarde pariétal et viscéral) contient un fin film liquidien qui assure la mobilité du cœur au sein du sac péricardique. (figure 6-23)

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Figure 6-23

Les enveloppes cardiaques

A : section verticale du cœur droit et de ses enveloppes

B : en vert et jaune :péricarde fibreux ( = 1), en rouge le péricarde pariétal ( = 2), en bleu le péricarde viscéral ou épicarde ( = 3), la cavité péricardique ( = 4)

C : sac péricardique dont le cœur a été retiré après section des vaisseaux afférents et efférents, montrant les ligne de réflexions ( = 5) du péricarde pariétal en péricarde viscéral, 6 = VCS et VCI, 7 = V. pulmonaires et 8 = tronc artériels efférents (aorte et artère pulmonaire)

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