section 1 : les constituants cellulaires du SN

Section 1

Les constituants cellulaires du SN

Le tissu nerveux est formé de deux types de cellules spécifiques

  1. excitables, capables de transmettre un influx nerveux par dépolarisation de leur prolongements : les neurones
  2. non excitables et jouant un rôle de soutien : les cellules gliales (neuroglie)

Le tissu nerveux comporte également des enveloppes (tissu fibreux) et un riche réseau vasculaire.(figure 8-2)

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Figure 8-2

Composants cellulaires du SN.

A : Cellules nerveuses : neurones = 1

B : Cellules gliales : 2 = astrocyte, 3 = oligodendrocyte, 4 = cellule épendymaire, 5 = cellule de la microglie

6 = capillaire saguin, 7 = système cavitaire (ventricules cérébraux)

Le neurone a une grande activité métabolique requérant des apports continus en oxygène et en glucose. La majorité des neurones perd dès la naissance sa capacité de multiplication mis à part quelques exceptions. Le capital de neurones diminue donc dès la naissance, l’évolution grandissante des capacités fonctionnelles (apprentissage depuis l’enfance) du tissu nerveux s’explique par la capacité des neurones à établir progressivement des connexions entre eux et à générer des circuits, des boucles de contrôle. Le neurone possède deux types de prolongement cellulaire partant du corps cellulaire ou péricaryon

  1. Les dendrites, multiples, constituent la structure réceptrice du neurone et transmettent les influx en provenance de la périphérie vers le péricaryon
  2. L’axone ,unique, assure la transmission du signal du péricaryon vers un autre neurone ou un organe effecteur (cellule glandulaire ou musculaire…)

La transmission d’un signal vers le corps neuronal ou à partir du corps neuronal correspond à une progression d’une onde de dépolarisation le long de la membrane cellulaire neuronale (conduction électrique). Très souvent, les prolongements neuronaux sont entourés d’une gaine protéo-lipidique ou gaine de myéline qui est produite par l’enroulement d’une cellule de soutien à son pourtour (oligodendrocyte dans le SNC, cellule de Schwann dans le SNP). La gaine de myéline favorise la rapidité de la conduction qui sur des axones myélinisés, peut atteindre 150 m/sec alors qu’elle se réduit à 1 m/sec en l’absence de cette gaine.

Les neurones sont interconnectés :l’axone se connecte avec le dendrite d’un neurone adjacent, réalisant une connexion appelée synapse. Au niveau de la synapse, la transmission de l’influx électrique se fait sous deux modes en fonction du type de synapse, électrique ou chimique. Les synapses « biochimiques » sont de loin les plus fréquentes : à l’arrivée de la dépolarisation, des vésicules situées dans les corpuscules à l’extrémité de l’axone libèrent un médiateur biochimique ou neurotransmetteur, dans la fente synaptique. Le neurotransmetteur agit sur un récepteur spécifique au niveau du dendrite ou parfois même sur l’axone lui même. L’action peut être excitatrice, facilitatrice ou inhibitrice.

La nature biochimique des neurotransmetteurs est variable : acétylcholine, amine biogène (catécholamines : dopamine, noradrénaline, histamine), acide aminé, peptide, probablement même de l’ATP ou du monoxyde d’azote. En fonction des circuits neuronaux, ces transmetteurs peuvent varier. (figure 8-3)

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Figure 8-3

Axone – dendrite – synapse.

A : schéma d’une synapse, 1 = extrémité axonale, 2 = dendrite, 3 = fente synaptique, 4 = gaine de myéline, 5 = neuromédiateur, 6 = récepteur

B : types de neurone, en jaune = zone de stimulation, en rose zone de libération du neuro-transmetteur, la flèche rouge indique le sens de l’influx nerveux. 7 = neurone multipolaire (neurones moteurs et interneurones), 8 = neurone bipolaire (dans certains organes des sens) et 9 = neurone unipolaire (neurones afférents du système nerveux périphérique, corps cellulaire localisé dans le ganglion spinal).

Les cellules gliales, aussi nombreuses que les neurones, constituent la neuroglie et comportent :

  • Les astrocytes dont les prolongements fixent et stabilisent les neurones et les capillaires
  • Les oligodendrocytes qui fabriquent la gaine de myéline au sein du SNC
  • Les cellules de la microglie qui assurent le nettoyage tissulaire
  • Les cellules épendymaires qui tapissent les cavités du SNC (fabrication et mouvement du liquide céphalorachidien ou LCR)

L’organisation du système nerveux se fait par regroupement des corps neuronaux suivant leur fonction (on parle de « noyau » ou « d’aire corticale »), alors que les prolongements cellulaires se regroupent en faisceaux.

Macroscopiquement, une section dans le SNC permet d’observer ces zones ou se regroupent les corps neuronaux car elles prennent un aspect grisâtre. Ces regroupements de corps neuronaux constituent

  • La substance grise du SNC présente sous forme de
    1. surface ou cortex
    2. substance grise médullaire centrale
    3. noyaux du SNC
  • Les ganglions nerveux du SNP

Les prolongements neuronaux, en particulier lorsqu’ils sont myélinisés, se regroupent en faisceau établissant des connexions entre deux régions, ils apparaissent plus blanchâtres et constituent

  1. La substance blanche du SNC où ils constituent les tractus
  2. Les nerfs du SNP

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Figure 8-4

Substances blanche et grise, ganglions, tractus et nerfs.

A : Regroupement des corps neuronaux (= 1) et organisation en faisceaux des axones ou dendrites ( = 2), donnant :

B : dans le SNC, la substance grise des noyaux (= 4), du cortex (cérébral et cérébelleux) ( = 3) et de la moëlle épinière ( = 5 en C) et la substance blanche ( = 6)

C : dans le SNP, les ganglions nerveux ( = 7) et les nerfs ( = 8)

En B coupe coronale de l’encéphale par le plan c-c’ matérialisé sur la vue de profil, en C, représentation d’une vertèbre précédée de l’aorte, et d’un segment de moëlle, les racines du nerf spinal sont représentées complètement du seul côté gauche, la représentation ne tient pas compte de l’inclinaison des racines

Divisions du SN : central et périphérique

Le système nerveux se localise

  1. Dans le système cavitaire postérieur (boîte crânienne et canal rachidien) ou il constitue le système nerveux central SNC
  2. En dehors du système cavitaire postérieur ou il correspond au système nerveux périphérique SNP

Cette frontière SNC/SNP doit cependant être affinée, notamment en analysant le type cellulaire responsable de la myélinisation et la disposition des enveloppes méningées.

  1. SNC et SNP sont en connexion via les nerfs rachidiens et crâniens (voir infra) qui traversent l’enveloppe osseuse par différents orifices de la base du crâne et par les trous de conjugaison, intervertébraux. Ces nerfs sont connectés à la moëlle épinière par leurs divisions en racines et radicelles. La frontière SNC/SNP est fixée à la jonction des radicelles avec le tronc cérébral ou la moëlle épinière.
  2. Les 12 paires de nerfs crâniens (NC) ont des origines différentes. Les deux premières paires (nerfs olfactifs (N°I) et nerfs ophtalmiques (N°II)) appartiennent au SNC alors que les NC de III à XII appartiennent au SNP.

Le SNC se divise en

  1. Encéphale contenu dans la boîte crânienne
  2. Moëlle épinière contenue dans le canal rachidien

Le SNP comporte les branches de subdivision des nerfs rachidiens et crâniens (III à XII), les plexus autonomes, les ganglions nerveux (spinaux, préaortiques, latérovertébraux…) et les neurones des importants plexus contenus dans la paroi du tube digestif.

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Figure 8-5

SNC SNP.

A : Définition simple SNC / SNP suivant leur topographie interne ou externe au système cavitaire postérieur : bleu = SNC, vert = SNP.

B : Précision concernant les nerfs crâniens : les paires I ( = 1) et II ( = 2) appartiennent au SNC, les paires III à XII tout comme les nerfs spinaux font partie du SNP

C : Le SNP débute à la jonction antérieure ( = 3) et postérieure ( = 4) des racines des nerfs spinaux avec la moëlle et comporte tous les nerfs et ganglions situés endehors du système cavitaire postérieur ainsi que les plexus du tube digestif (D)

D : les plexus du tube digestif : sous muqueux = 5 et musculaire = 6.

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