section 4 : description des glandes annexes

Section 4

Description des glandes annexes

INTRODUCTION

Au sein des parois du tube digestif se trouvent des regroupement de cellules épithéliales déversant leur sécrétion dans la lumière du tube (exemple : les glandes fundiques de l’estomac). Ces groupes de cellules constituent des glandes exocrines, dans ce cas microscopiques (Voir chapitre 11 pour la définition des glandes exocrines, endocrines et des hormones). En plus de ces glandes microscopiques, des glandes macroscopiques sont connectées au tube digestif par des canaux excréteurs, elles constituent les glandes annexes du tube digestif et regroupent

  • les glandes salivaires (sublinguales, sous mandibulaires et parotides, déjà décrites)
  • le foie
  • le pancréas

LE FOIE

Le foie est la plus volumineuse glande de l’organisme. Le foie est situé sous la coupole droite du diaphragme et s’étend également sous la coupole gauche, au devant de l’estomac (fundus et corps). Enveloppé d’une capsule fibreuse (de Glisson) il est presque complètement tapissé de péritoine viscéral et est considéré comme un organe intrapéritonéal. En section sagittale, on lui décrit une face supérieure répondant à la concavité diaphragmatique, une face inférieure répondant aux viscères abdominaux (estomac, duodenum, anses et colon) et une face postérieure répondant à la portion verticale du diaphragme. Cette face postérieure est la seule à ne pas être tapissée de péritoine (area nuda). Le péritoine viscéral se réfléchit pour former les ligaments d’attache du foie aux parois :

  • Ligaments coronaires et triangulaires postérieurement
  • Ligament falciforme sur la surface supérieure
  • Petit epiploon sur la face inférieure reliant le foie à la petite courbure gastrique

La face inférieure du foie reçoit les vaisseaux afférents (artère hépatique et veine porte) et la sortie des voies biliaires au niveau du hile hépatique. Le drainage veineux (veines hépatiques ou sus-hépatiques) du foie s’effectue par sa face postérieure au contact de la VCI.

Le ligament falciforme divise le foie en un foie anatomique droit et un foie anatomique gauche. Les vaisseaux afférents se divisent dans le foie pour donner 8 régions ou segments hépatiques qui possèdent leur propre drainage biliaire et permettent de définir fonctionnellement un lobe gauche, un lobe droit et un lobe postérieur.

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Figure 9-26

Le Foie

Vues du foie, en cartouche disposition de face dans la cavité abdominale

A : foie isolé de face, flèches vertes = extension de la cavité péritonéale

B : foie isolé, vue postérieure

C : foie en coupe sagittale, partie postérieure à droite de la figure

1 = péritoine pariétal, 2 = ligaments triangulaires, 3 = ligament falciforme, 4 = petit épiploon (ligament gastro-hépatique), 5 = racine du petit epilpoon (hile hépatique), 6 = ligament rond du foie (bord libre du ligament falciforme), 7 = ligne de réflexion postérieure du péritoine viscéral = ligament coronaire, 8 = VCI, 9 = veines (sus- ) hépatiques, 10 = veine porte, 11 = vésicule biliaire

Le foie reçoit sa vascularisation de l’artère hépatique (30 %) et de la veine porte (80%) qui réunit le drainage veineux de la majorité du tube digestif abdominal (voir section 5, système porte entérique). Ces deux vaisseaux se divisent pour irriguer une unité fonctionnelle le lobule hépatique. Les cellules du foie stockent des éléments issus de la digestion (glucides-glycogène), détoxifient le sang intestinal des toxines produites par les bactéries coliques, métabolisent de nombreux médicaments et hormones, fabriquent la majeure partie des protéines sanguines (protéines transporteuses et celles intervenant dans le processus de coagulation) fabriquent la bile (sels biliaires) qui favorise l’émulsion des lipides au sein du tube digestif.

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Figure 9-27

Lobule et irrigation hépatique

A : Section sagittale montrant l’irrigation hépatique en provenance de l’artère hépatique ( = 2) et de la veine porte ( = 3) pénétrant par le hile hépatique ( = 4) pour se diviser parallèlement aux divisions des voies biliaires, divisions accompagnées de la capsule fibreuse (de Glisson) ( = 5) qui s’invagine dans le tissu hépatique). Les capillaires hépatiques, les sinusoïdes  ( = 9), alimentés par les subdivions portales et de l’artère hépatique, se drainent dans le réseau (sus-)hépatique ( = 1) branché sur la VCI.

B : Unité fonctionnelle hépatique isolée, le lobule hépatique, présentant en périphérie les éléments de la triade portale ( = 6) (subdivisions de l’artére hépatique, de la voie bilaire et de la veine porte)

C : Représentation des travées unicellulaires d’hépatocytes, en 8 = circulation vasculaire, en 7 = circulation biliaire

D : Représentation de 3 hépatocytes formant dans leurs replis le début de la voie biliaire (canalicule biliaire , flèches vertes) grâce à des jonctions serrées unissant les membranes cellulaires ( = 11) . L es flux sanguins et biliaires s’opèrent dans des plans perpendiculaires

La bile est conduite par un réseau de canaux micro- puis macroscopiques qui aboutissent au deuxième duodénum, au niveau de la papille majeure, orifice commun avec le canal pancréatique principal (voir ci-dessous). Ce réseau canalaire se décompose en

  • Canaux intra hépatiques : canalicules, canaux biliaires et canaux hépatiques droit et gauche
  • Canaux extra hépatiques : au hile , les canaux hépatiques forment le canal hépatique commun qui se joint au canal cystique pour former le cholédoque qui rejoint D2 par le petit épiploon après s’être glissé derrière D1 et le pancréas.

La vésicule biliaire est un réservoir piriforme logé sous le foie et débordant légèrement son bord inférieur. Elle se continue par le canal cystique qui la connecte avec le canal hépatique commun. L’abouchement duodénal du cholédoque, commun avec le canal pancréatique, présente une dilatation ampullaire, l’ampoule de Vater. Cette communication est contrôlée par le sphincter d’Oddi. Fermé entre les repas, il impose le stockage vésiculaire de la bile, un contrôle neuro-hormonal provoque son ouverture et la contraction des voies biliaires lors des repas.

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Figure 9-28

Les voies biliaires

A : Echelon cellulaire : les hépatocytes ( = 1) dessinent les canalicules biliaires qui en périphérie des lobules rejoignent le canal biliaire propre (= 2)

B : Vue d’ensemble des voies biliaires : 3 = canal hépatique droit, 4 = canal hépatique gauche, 5 = canal hépatique commun, 6 = canal cystique, 7 = cholédoque, 9 = ampoule de Vater au niveau de la papille duodénale majeure

C : En blanc les voies biliaires intra-hépatiques, colorées les voies biliaires extra-hépatiques. Les voies pancréatiques sont en orange / ocre

LE PANCRÉAS

Le pancréas est une glande mixte comportant des cellules exocrines et d’autres endocrines. La sécrétion exocrine pancréatique est dirigée vers le tube digestif par deux réseaux de canaux :

  • le canal principal (de Wirsung) s’abouchant à la papille majeure
  • le canal accessoire (de Santorini), inconstant, s’abouchant dans la papille mineure en amont de la papille majeure en D2

La présence de ces deux systèmes collecteurs s’explique par l’apparition embryologique de deux ébauches pancréatiques qui fusionneront.

Les sécrétions se composent d’enzymes (amylases, lipases, protéases dont des élastases) et de bicarbonates qui alcalinisent le contenu duodénal.

Morphologiquement, le pancréas, secondairement rétropéritonéal, présente

  • Une tête et un processus unciné logés dans le cadre duodénal
  • Une zone rétrécie, l’isthme
  • Un corps et une queue courant en extrapéritonéal derrière l’antre et le corps gastrique. L’extrémité de la queue pancréatique rejoint la grande c ourbure gastrique pour se loger dans le hile de la rate (hile splénique).

La rate appartient au système lymphoïde et se développe dans le méso postérieur de l’estomac (bourse omentale), elle partage sa vascularisation avec celle de l’estomac et du pancréas.

Les sécrétions pancréatiques endocrines proviennent d’îlots cellulaires microscopiques logés dans le corps et la queue pancréatique (îlots de Langerhans) et comportent

  • L’insuline, seule hormone hypoglycémiante, produite par les cellules béta
  • Le glucagon, hormone hyperglycémiante, produite par les cellules alpha
  • La somatostatine, hormone inhibant différentes sécrétions, produite par les cellules delta

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Figure 929

Le pancréas

A : Vue de face, estomac et rate retirés (traits rouges), 1 = duodénum N° 2

B : Pancréas isolé, 3 = canal accessoire (santorini), 4 = papille mineure, 5 = papille majeure et 2 = canal principal (Wirsung), 6 = tête, 7 = processus unciné, 8 = isthme, 9 = corps, 10 = queue, 11 = ilôt de Langerhans

C : Aspect microscopique des ilôts de cellules endocrines déverant leurs hormones dans les capillaires sanguins (= 12)

D : Aspect microscopique d’un acinus exocrine déversant ses sécrétions dans les canaux pancréatiques ( = 13)

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