section 3 : implantation

Préimplantation

L’œuf qui devient zygote dans la zone ampullaire, est entouré de sa zone pellucide et va se diviser un certain nombre de fois en restant au sein de la membrane pellucide. Le volume global reste identique mais les cellules issues de ces divisions deviennent de plus en plus petites.

Ces divisions se déroulent en même temps que se réalise la migration de l’ampoule vers la cavité utérine, rendue possible par les mouvements de l’épithélium tubaire cilié. Cette migration se termine au jour 6 par l’implantation dans l’endomètre utérin.

En se divisant, le zygote donne des blastomères et l’amas cellulaire contenu au sein de la membrane pellucide évolue par différents stades (fig 3-9).

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Figure 3-9

Progression de l’embryon du pavillon de la trompe à la cavité utérine, coupes de l’embryon et coupe de la trompe utérine suivant son axe longitudinal.

En arrière plan la trompe, A le zygote (=1) est formé dans la région ampullaire et B donne les blastomères (=2). C L’ensemble des cellules ressemble à une petite mure, c’est la morula. D Les cellules externes (= 4) se lient par des jonctions (=compaction) et constituent le trophoblaste (qui donnera la partie embryonnaire/fœtale des enveloppes foeto-placentaires) qui protège de l’extérieur les cellules internes (= 3). E Une partie des cellules internes forment un amas cellulaire (embryoblaste = 6) alors qu’une cavité (blastocœle) ( = 5) se creuse au sein de la sphère que dessine l’ensemble des cellules, on parle alors de blastocyste. Les cellules de l’embryoblaste s’organisent en deux couches cellules : l’épiblaste (=8) et l’hypoblaste (=7). F A l’entrée de la cavité utérine, au jour 5, la membrane pellucide (=9) se rompt à l’opposé de l’embryoblaste). G Le blastocyste libéré de cette membrane, peut alors se fixer à la paroi utérine (= adplantation) par son pôle embryonnaire (= 10) au jour 6 et débuter son implantation.

Implantation

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Figure 3-10

Progression de l’implantation (flèche), vue en coupe.

A = cavité utérine, B = Epithélium utérin (endomètre), C = muscle lisse utérin (myomètre).

Le blastocyste s’accroche à l’épithélium utérin par son pôle embryonnaire divisé en epiblaste ( = 3) et hypoblaste (= 2), les cellules du trophoblastes (=1) se différencient en :

  1. syncytiotrophoblaste (=6) : ce sont des cellules trophoblastiques qui fusionnent et se multiplient. Leur important système enzymatique leur permet de « creuser » la muqueuse utérine pour y permettre la pénétration du blastocyste (jours 7-8) qui finira par être complètement incorporé sous le revêtement épithélial (jour 9). Le syncytiotrophoblaste se creuse de lacunes ( = 7) dans lesquelles se déversent les capillaires maternels (=D). C’est le début de la formation du placenta.
  2. cytotrophoblaste (= 5) : ces cellules mononuclées restent sous le syncytiotrophoblaste. En s’insinuant dans le syncytiotrophoblaste elles formeront les villosités primaires du placenta. Vers la troisième semaine, des capillaires fœtaux apparaissent dans les villosités.

Le blastocyste est donc complètement incorporé dans la paroi utérine. Il développe une structure d’échange avec le sang maternel, le placenta. Les villosités placentaires contiennent dans leur axe des vaisseaux fœtaux. Elles baignent dans les lacunes trophoblastiques remplies de sang maternel et assurent progressivement les échanges foeto-maternels avec le développement de la circulation fœtale puisque la simple diffusion des gazs sanguins devient insuffisante en regard de la taille de l’embryon et ses besoins en terme de croissance.

En parallèle à l’évolution des couches externes (cytotrophoblaste et syncytiotrophoblaste) les cellules de l’hypoblaste tapissent progressivement la cavité du blastocèle qui devient la vésicule vitelline primitive (=8). Un espace se creuse entre l’épiblaste et le cytotrophoblaste qui sera progressivement tapissé par les cellules de l’épiblaste pour former la cavité amniotique (= 4).

La suite du processus se fait en parallèle avec les étapes de l’évolution de l’embryon (gastrulation, neurulation et plicature) expliquées à la section 4 de ce chapitre. La cavité vitteline primaire donne la cavité vitteline secondaire (fig 3-11).

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Figure 3-11

Evolution des cavités (1), vue en coupe.

A et B : Le réticulum extraembryonnaire (=1) apparaît entre le cytotrophonlaste (4) et la vésicule vitteline primaire, il se creuse (=2) et l’espace se tapisse des cellules mésoblastiques extraembryonnaires (=3) pour entourer progressivement le disque embryonnaire (épiblaste (=6) et hypoblaste (=7)), la vésicule vitelline primitive et la cavité amniotique (=5). La cavité choriale (=9) résulte du creusement du réticulum extraembryonnaire.

B et C : La cavité vitelline se scinde en cavité vitelline secondaire (=10) et résidu de la cavité vitelline primitive (=8) qui finira par disparaître (= 11). L’embryon surmontant la cavité vitteline et coiffé de la cavité amniotique est relié à la paroi par le pédicule embryonnaire (=12).

La cavité amniotique grandit de façon importante réduisant l’espace occupé par la cavité choriale, la cavité vitelline secondaire donnera le tube digestif de l’embryon connecté à deux résidus vitellins, le canal omphalo-mésentérique et l’allantoïde. (fig 3-12)

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Figure 3-12

Evolution des cavités (2), vue en coupe.

L’embryon didermique surmonté de la cavité amniotique (= 1) devient tridermique par le processus de gastrulation (voir section 4).

Par le processus de neurulation se forme le tube neural (= 2) (voir section 4). La croissance tissulaire importante au niveau dorsal aboutit au processus de plicature de l’embryon qui de plan devient cylindrique.

Par ces processus de croissance la cavité vitelline est « pincée » pour constitué le futur tube digestif (3) relié au résidu de la cavité vitteline (= 4) par le canal omphalo-mésentérique (= 5), la cavité amniotique (= 1) remplace progressivement la cavité choriale (= 6). Le tube digestif terminal présente une excroissance logée dans le pédicule embryonnaire, l’allantoïde (= 7)

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